Parfois, je me dis à quoi bon si c’est pour finir seule ? A quoi bon si c’est pour ne rien partager ? A quoi bon me battre ? A quoi bon vivre ?
Ces moments sont difficiles à franchir. Entre grande tristesse et angoisse, je suis prise dans un cercle vicieux. Je suis seule depuis toujours. Je ne l’ai jamais voulu. Il a fallu que je m’adapte, que je l’accepte. Cependant, il semblerait que je ne l’aie jamais acceptée, cette solitude forcée. Cette immense tristesse qui en découle a toujours été en moi, bien enfouie. Aujourd’hui, elle veut sortir. Je la sens, pas loin, qui pointe le bout de son nez. Mais je la retiens encore un peu, avec le peu de force qui me reste. Pour combien de temps ?…
Je voudrais la laisser s’exprimer mais j’ai peur qu’elle m’envahisse au point de vouloir tout arrêter. Et revoilà l’angoisse ! lol Je sais que je ne suis pas lucide quand je ressens ce genre de chose car lorsque je ne suis pas sous l’emprise de l’angoisse, toutes ces questions et ces peurs ne me viennent même pas à l’esprit. Car j’aime chaque moment de la vie, sincèrement. Et je ne voudrais pas que cette solitude et cette tristesse me la gâchent !
Quand je m’imagine laisser sortir ma tristesse, je me vois au milieu d’un flot immense, complètement submergée par mes propres larmes. Sans pouvoir m’arrêter. Et je pleure et je pleure et je pleure. Je crie ma douleur, mes souffrances en implorant pour que l’on me sorte de là, pour que l’on m’enlève ces instants de mon passé, pour faire table rase, pour me faire tout oublier, pour m’apaiser. Je tends la main mais il n’y a jamais personne à l’autre bout. Car je sais que je suis seule face à tout cela, que je dois m’en sortir seule, que personne ne pourra le faire à ma place.
Je ne vois que deux issues dans cette vision : soit je me laisse couler, sombrer et je me noie en arrêtant tout, soit je prends la main que j’ai aperçue aujourd’hui : celle de mon psy qui m’a assuré que l’on travaillerait là-dessus, qu’on irait au fond des choses, et qu’il sera toujours là pour m’éviter de sombrer. Bien évidemment, c’est la solution que j’ai choisie. Et depuis, ma vision a enfin une fin : après avoir vidé toutes mes larmes, crié toute ma douleur, je me sens légère et apaisée. L’orage se termine pour faire place à un superbe soleil. Je me retourne et je serre fort dans mes bras la personne qui m’a aidée. Puis je reprends le chemin de ma vie. Je commence à vivre et non plus à survivre.
Et je sais aujourd’hui que ce moment arrivera… Merci A.Z.